Absence – installation in situ, château de Champlitte (Haute-Saône) – 2004

Cette installation réutilise les stèles de pierre recouvertes de traces photographiques fabriquées pour l’installation in situ Il a disparu, à Lyon, en 1994-1995. La dizaine d’années qui s’est écoulée entre les deux expositions n’a fait qu’accentuer l’effet de disparition déjà visible dans la fragilité des premières représentations photographiques.
La personne célébrée par ce dispositif, celle qui a disparu, ne nous sera jamais totalement révélée, sinon partiellement ; deux inventaires qui cristallisent son souvenir, prennent place dans les lieux : au rez-de-chaussée du corps du château, posées au sol, sur des tasseaux de bois, des stèles de pierre recouvertes d’une émulsion photographique sur lesquels sont représentés des objets intimes, tels des empreintes, sortes de rayogrammes proches de la disparition ; en écho, un inventaire écrit, des bribes de phrases, comme une litanie, sont inscrites en translucide sur les vitrages des fenêtres. L’ensemble du dispositif constitue une confrontation de toutes les images, des phrases, ainsi que du lieu lui-même qui se retrouve intimement mêlé à cette convocation authentique mais pourtant factice des souvenirs.