Passages – intervention in situ, Fort Beauregard, Besançon – 2000

Les espaces à deux niveaux d’un fort militaire désaffecté sont réinvestis, redessinés par la disposition de caisses en bois de grande dimension. Celles-ci ont le double statut de mobilier et d’immobilier. Chacune des pièces du niveau haut est occupée de manière totalement symétrique : une caisse monumentale occupe la salle au centre et laisse un passage pour aboutir de l’autre côté du seuil, sur une alcôve, où la caisse laisse déborder une excroissance ; dans cette meurtrière saillante on peut voir l’image projetée d’un escalier de pierre, profond, sous une arche végétale, et entendre tout au bout la rumeur de la ville.
Au niveau bas, à droite, une caisse monumentale bloque le seuil, mais la paroi est percée d’une meurtrière qui entre dans l’espace de la pièce condamnée. A gauche : une autre pièce, très sombre, silencieuse, tout en clair-obscur ; des caisses sont disposées pour créer un labyrinthe dans la pénombre qui mène à deux meurtrières donnant sur l’extérieur, vers la lumière, vers la nature.